❝ Gaia Amaro ❞

Chaud. Très chaud. Trop chaud. Elle le sait en plus, étant albinos sa fille ne peut pas aller sur une plage sans se couvrir; quel était donc l'intérêt de l'amener.

GAIA : Mamaaaaaan je crève de chaud je veux rentrer !
LUCIA : Hors de question que je te laisse seule à la maison; tarte comme tu es tu risques de la cramer.
GAIA : Si je pensais comme toi je ne te laisserai jamais seule à la maison.

Vlan; une claque derrière la tête et une Gaia avec un grand sourire bien con. C'était un fait; depuis dix-sept ans la jeune fille était albinos et ne pouvait donc pas s'exposer au soleil sans risquer de ressembler à une tomate par la suite. Elle resta donc recroquevillée en jogging sous le parasol alors que sa mère prenait le soleil et que ses trois frères tentaient lamentablement de draguer une bande de jeunes filles gloussant comme des collégiennes. Elle s'ennuyait à mourir; elle avait besoin de s'amuser.

GAIA : Mamaaaaaan. Si je met ma capuche et plein plein de crème je peux aller jouer avec les garçons ?
LUCIA : Il faudrait que tu deviennes un peu plus indépendantes... A ce train là tu va rester collée à tes frères jusqu'à tes soixante ans !
GAIA : Je peux ?
LUCIA : Vas-y.

A vrai dire; Gaia était assez attachée à ses frères; c'est vrai mais l'inverse était plus flagrant. A peine s'était-elle levée les rejoindre que le plus jeune de la fratrie, alors âgé de 17 ans la prit dans ses bras alors que le plus âgé arrêta de discuter avec une ravissante demoiselle pour signifier à sa sœur qu'étant albinos elle devrait rester sous le parasol avec sa mère et il lui fit le traditionnel discours sur le cancer de la peau.

Notre protagoniste, alors agée d'une quinzaine d'années se contenta de toiser les jeunes femmes qui maintenant chuchotaient discrètement l'une à l'oreille de l'autre avant d'ajouter.

GAIA : Bro. Bro. Bro. Vous êtes sérieux ? Si vous cherchiez des filles aussi refaites qui peuvent flotter dans l'eau grâce aux deux airbags qu'elles se sont faites rajouter je vous aurez offert des poupées gonflables ça coute moins cher en entretien.

Ses frères se mirent à rire, à lui dire à quel point elle était dure et que ce n'était pas vrai; mais ils ne pouvaient pas vraiment l'engueuler, lui dire à quel point c'était irrespectueux. En plus, elle savait que les deux filles ne ferraient rien, si elles voulaient la claquer ses frères interviendraient, de plus elles ne pourraient pas l'attaquer un autre jour dans la rue parce que les passants auraient pitié de la pauvre petite albinos, et parce qu'en plus elle n'était qu'en vacances en Italie; cela faisait des années que pour une obscure raison sa famille s'était installée en Ecosse, tout en cultivant leurs racines italiennes à toutes les vacances en se retrouvant en Sicile avec tout le reste de la famille. Personnellement, Gaia préférait l'Italie de nuit, moins de soleil. C'est d'ailleurs pour ça que l'Ecosse était intéressante, elle pouvait sortir presque normalement même si la plupart des gens la prenait pour une jeune fille en pleine crise d'adolescence qui se serait teint les cheveux dans un but de rébellion contre l'autorité parentale...

Mais ce n'était pas important, juste très amusant. A chaque petit curieux qui lui posait la question elle inventait une réponse selon son humeur; nouvelle secte, accident chimique, "j'suis tr0 d4rk tu peux pas test" ou maladie en phase terminale et très contagieuse. Le plus drôle c'était les réaction, de la pitié à la peur et même au mépris.

Mais revenons-en aux faits voulez-vous ? Maintenant qu'elle avait mit un peu les demoiselles en rognes elle voulait savoir jusqu'où elle pourrait aller avant qu'elles ne partent ou que ses frères la "disputent"; en fait jusqu'à ce qu'ils lui disent que ça ne se fait pas et qu'ils lui proposent une glace. Elle le savait, elle était pourrie gâtée par ses frères et comme tout enfant pourri, elle cherchait des limites.

GAIA : Madame vous ne devriez pas froncer les sourcils autant sinon votre front risque d'exploser tellement la peau est tendue.

Hop, un cran au-dessus, après la chirurgie vient l'âge. Sinon, elle n'avait rien contre elles, elle les trouvait même très jolies et elle savait qu'elles n'étaient pas refaites. Mais là, elle voulait jouer au volley ou au basket avec ses frères, et ses deux pimbêches n'étaient pas invitées.

FILLE 1: Et vous allez rester à rire bêtement alors qu'elle nous insulte ?

Ah; elles se sont énervées très vite.

GAIA : Ça serait ennuyeux qu'ils parlent maintenant alors que j'ai encore beaucoup de trucs à dire, j'ai pas encore commenté tes choix vestimentaires ! Franchement en regardant ton maillot je regrette limite de pas être aveugle.

Ah là c'est la limite pour l'ainé, voyant qu'elle n'allait pas arrêter jusqu'à ce que la deuxième jeune fille se mette à pleurer, il prit sa sœur sur son épaule à la façon d'un sac à patate et s'en alla vers le terrain de basket qui, miracle, était totalement à l'ombre, la mairie ayant prit en compte que faire du sport au soleil c'était pas très cool.

EZIO: Bon ok on a comprit tu as besoin de te défouler; on va chercher une balle et on fait un deux contre deux ?

Victoire ! L'albinos leva les bras vers le ciel en signe de triomphe et elle échappa un petit rire, presque enfantin qui encouragea son frère à lui ébouriffer les cheveux avant de marmonner quelque chose comme "j'vais te chercher une casquette".

Le match se passa comme d'habitude, Gaia fit équipe avec Lucas, le plus jeune de ses frères alors qu'Ezio fit équipe avec Vito; le second. Malheureusement pour l'albinos, il était très rare qu'elle et son frère gagnent un match, en plus elle était désavantagée en taille, de son mètre 60 (a présent 65) elle était de taille moyenne parmi les femmes mais ses frères étaient tous beaucoup plus grand et si elle voulait réussir un dunk il lui fallait beaucoup d'élan et aussi que ses frères soient à l'autre bout du terrain; on en conclut donc beaucoup d'énergie perdue.

Mais ses ainés étaient bon joueurs, si ils n'arrêtaient pas de charrier Lucas sur leur défaite, ils achetaient une autre glace à leur sœur en lui disant que le match était très serré et que la prochaine fois elle avait toutes ses chances de gagner.

Pf. Ce n'était que des mensonges, elle le savait; mais elle continuait de jouer avec eux. Elle devait avouer qu'elle était particulièrement attirée par les causes perdues.

❝ Derrière l'écran ❞

❝ BRAVI BRAVOU BRAVO ❞